15 juin 2015

Premières pluies à Cotonou: ou comment devenir amphibien sans se gêner!

Cotonou, la capitale économique du Bénin fait face depuis quelques jours maintenant au mécontentement de Dame Nature. Oui, la saison des pluies vient à peine de commencer que déjà, Cotonou la belle est sous les eaux. A peine une pluie de deux jours successifs et la cohabitation crapauds-humains a commencé. C’est à se demander comment ça se fait que la ville de Cotonou n’arrive pas à trouver une solution efficace au problème récurrent d’inondation. Mais comme pour résoudre tout problème, la première chose à faire, c’est de repartir à la source.

© Jean-Paul C. Lawson
Cotonou sous les eaux © Jean-Paul C. Lawson

Les origines du problème

Le plan d’assainissement d’une ville dépend d’un certain nombre de facteurs très importants : sa situation géographique, son plan d’urbanisation (qui se base sur le nombre d’habitants), sa nature (ville commerciale, ville industrielle), sa topographie, etc. Prenons par exemple le cas de la Capitale économique du Bénin : Cotonou. Le niveau de la ville est situé en dessous de celui de la mer. Cette situation géographique non avantageuse a fait d’elle au fil des années, le réceptacle des cours d’eau avant leur déversement à la mer. Et si chaque année, la période des pluies ne facilite pas le vécu de nos chers cotonoises et cotonois, c’est parce que ni l’État central, ni la Municipalité de la ville n’ont trouvé de véritables solutions à ce problème. Manque de volonté politique ? Échecs des projets et programmes d’assainissement ? Je n’en sais trop rien. Ce qui est sûr, Cotonou est invivable en périodes pluvieuses. On se demande toujours à quoi servent alors les fonds alloués par les partenaires techniques et financiers pour aider le Bénin à régler la question ? Pendant longtemps, nous avons remarqué que notre pays n’avait pas de spécialistes des questions d’eau et d’assainissement. Mais, cette époque est révolue puis-qu’aujourd’hui, nous en avons à en revendre. Les experts béninois s’expatrient et vont mettre leur compétences au service d’autres pays, car dans le nôtre, le système ne leur permet de s’exprimer. Alors que faire ?

Les solutions au problème

« Il faut de l’argent ; il faut ré-élaborer la politique nationale de l’eau et de l’assainissement au Bénin, et permettre aux spécialistes béninois de travailler pour aider le Bénin à régler cette question », me disait l’autre soir mon frère Jean-Jacques, jeune spécialiste des question d’Eau et Assainissement. La priorité doit être aujourd’hui, de repenser entièrement le plan d’urbanisation et d’assainissement des différentes villes de notre pays. Ces plans devront tenir compte des facteurs ci-dessus énumérés. Il faudra ensuite, attribuer les marchés aux techniciens spécialistes des questions d’hydrologie et d’assainissement afin que les compétences dont nous disposons dans notre pays puissent vraiment jouer leur partition pour notre développement. Sans quoi, nous ne cesserions jamais de devenir des amphibiens.

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Commentaires

Stif_Meister
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C'est on ne peut plus vrai. J'aime ton analyse de la problématique d'inondation de Cotonou en saisons pluvieuses. Il est vrai que bien qu'étant conscient de la gravité sans cesse grandissante du problème, les autorités font la sourde oreille et semble ne pas saisir l'urgence de la situation.
Mais, tout ceci m'amène moi à me demander si à un moment donné, vue l'urgence de la situation, les experts en la matière (que nous avons) ne devraient pas prendre les devants pour vite penser à des solutions constructives avant que notre chère capitale économique ne deviennent une ville aquatique submergée par les flots.
Car je pense que les gouvernants, vous m'excuserez, inconscients que nous avons ne se soucient une fois au pouvoir que de l'enrichissement de leur portefeuille en ne poursuivant que leurs intérêts. Aussi, je ne pense pas que nos lois interdisent aux citoyens de prendre ce genres d'initiatives. De plus, même si les efforts déployés ne peuvent être important comparativement à ceux qu'auraient mis en place une autorité compétente, il n'en demeure pas moins que ces efforts ne resteraient pas sans porter de fruits. De plus, ne dit-on pas que c'est petit-à-petit que l'oiseau fait son nid?

cyprianolaw
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Absolument...Tu as tout à fait raison. Mais la grande question reste et demeure vers qui ces experts doivent se tourner pour régler la situation? Aujourd'hui quand une association de jeunes se lève et décide de s'engager dans ce genre d'action, le problème fondamental reste celui du financement. Et tu sais aussi bien que moi que quand béninois ne trouve pas son intérêt dans quelque chose, il s'engage pas!

Benjamin Yobouet
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J'avais l'impression de parcourir Abidjan à travers ta description.

Donc on peut dire plusieurs villes africaines, en saison pluvieuse, se ressemble alors? C'est le cas d'Abidjan. Et les solutions tout le monde le sait (y compris les spécialistes et les autorités).

Cordialement !

cyprianolaw
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Ah, mon frère Benjamin Yobouet ! Autrement dit, ce n'est pas la peine que je vienne à Abidjan en période pluvieuse. Je risque de me retrouver en mode ''Natation'' quoi!!!

Benjamin Yobouet
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Ah oui je te parle n'y penses même pas à cette période là haha