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Électorales béninoises : Quand la campagne devient source d’accidents !

Il n’est pas rare, je dirai même qu’il est très coutume chez nous au 229, d’assister à des scènes incroyables durant les périodes électorales. Entre le porte-à-porte des candidats et le partage de sac de riz sur la place du village, tous les moyens sont bons pour demander le vote des populations. Mais quand la période de campagne devient source d’accidents de circulation, c’est une autre affaire. Dans les grandes villes comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et autres, tous les emplacements sont idéals pour placarder les affiches des futurs élus du peuple. Troncs d’arbres, véhicules roulants, espaces publics, panneaux publicitaires, murs de maisons. Tout y passe, ne laissant nulle place où les affiches ne passent et repassent. Mais le plus surprenant dans cette situation, c’est surtout les panneaux de signalisation et les feux tricolores qui sont mis à contribution pour la campagne électorale.

La prochaine fois que vous vous arrêteriez à un carrefour ou sur une grande artère, jetez un coup d’œil rapide sur les panneaux de signalisation à Cotonou. Vous trouverez au moins une ou deux affiches qui vous empêcheront de voir la couleur du feu de signalisation. Surtout encore que la moitié des feux tricolores de Cotonou ne fonctionnent pas (ça c’est un autre débat que nous mènerons plus tard), ce sont les visages toujours souriants des candidats (pourquoi ? je me le demande) qui vous répondront. Lorsque les feux et les panneaux de signalisations sont inexistants, c’est de nombreux cas d’accidents de circulation que nous enregistrons. Maintenant si ces derniers sont disponibles et qu’ils sont détournés, le résultat ne peut guère être différent. Et c’est ce que nous voulons éviter.

S’il est vrai que l’un des principes de la démocratie, c’est la tenue d’élections libres et transparentes et tout ce qui va avec, ce n’est pourtant pas une raison valable pour utiliser les biens publics à des fins personnelles sous prétexte qu’on bat campagne. Parce que pour moi, badigeonner les feux tricolores et autres objets publics, c’est détourner le bien public à des fins personnelles, des fins de propagande. Ces nombreux feux et panneaux de signalisations ont été conçus pour contribuer à la sécurité des citoyens. Mais malheureusement, ils sont de plus en plus utilisés pour mettre en péril la vie des pauvres citoyens, une vie qui n’a pas de prix. Les autorités administratives doivent prendre leurs responsabilités pour réglementer d’une certaine manière l’utilisation des moyens publicitaires aux fins de campagnes électorales par des arrêtés municipaux. Parce que de toutes les manières, la vie humaine est plus importante que des élections. A bon entendeur, salut !


Lettre d’un fils mécontent à son père !

Mon cher papa (tel tu nous l’as appris), avec mon plus profond respect, je me permets le « tu », puisque j’estime que nous nous connaissons il y a un moment maintenant. Je ne sais vraiment par où commencer tant il y a de choses que je dois te dire. Mais je vais faire bref, car je sais que les affaires de l’Etat te réclament.

Il a près d’une décennie maintenant, tu es entré dans nos vies. Sans te mentir, nous ne te connaissions pas, et tu étais venu sans nous avertir, mais nous (mes autres frères, sœurs, oncles, tantes, cousines, grands-parents…et moi) avions accepté de te recevoir. Tu étais venu à un moment crucial de notre existence, et puisque nous avions décidé de rompre avec un certain système, nous t’avions reçu à bras ouverts. Nous avions cru que tu serais ce Messie, qui comme le Christ, nous délivrerait des mains du mal. Mais visiblement, nous nous étions trompés.

Tu sais, lorsque j’ai eu mes 18 ans, ma mère (biologique) m’a donné 3 précieux conseils. Elle m’a dit ceci. Fiston, te voilà arrivé à l’âge de la maturité légale. A partir de cet instant, sache que tous que les pas que tu poseras, doivent concourir à ton honneur, et à travers toi, à notre honneur. Je sais que tu veux être heureux. Et pour cela, tu dois éviter: 1) à tout prix, d’’épouser deux femmes et plus (çà, elle y tient plus que tout), 2) de te mêler à des affaires douteuses, et 3) de faire de la politique (car pour ma mère, la politique, c’’est pour les personnes sans foi ni loi). Mais ce qu’’elle a oublié, c’’est qu’’on peut faire de la politique sans être politicien. Je n’’ai pas d’’appartenance politique, je ne participe à aucun mouvement ou rencontre politiques, je ne suis candidat à rien (comme tu l’’avais dit entre-temps), mais je suis un homo politikos, dans la mesure où la politique que je fais, est celle de dire ce que je pense pour le bien de la cité, pour une bonne gestion de la chose publique.

Tu sais, mon bon papa, nous avons placé en toi notre salut. Tu l’’avais dit toi-même que tu étais l’’intrus qui connaissait la maison. Tu nous avais même fait de nombreuses promesses que tu n’’as plus respectées une fois que nous t’’avions fait confiance. Tu avais dit que tu ne composerais avec aucun de nos anciens oncles et tantes qui avaient travaillé avec tes prédécesseurs, mais aujourd’hui’ nous avons vu que tu n’’as pas vraiment tenu parole. Tu n’’as pas su t’’entourer des personnes qu’’il fallait. Nombreux sont tes projets qui sont morts avant même d’’avoir été lancés. Beaucoup au sein de ton entourage t’’ont mal conseillé. Mais devant ton peuple, c’est toi qui escoupable, car comme le dit le proverbe, il n’’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Tu n’’as pas su te débarrasser de l’’ivraie et il a contaminé le bon grain.

Cher bon papa, en tant que fils d’’anciens paysans, je pensais que tu aurais pu savoir les véritables problèmes dont souffrait notre agriculture, mais apparemment ça n’a pas été toujours le cas. La majorité de tes politiques agricoles ont échoué parce qu’’elles n’ont pas véritablement pris en compte tous les paramètres propres à notre pays. Toi-même en tant qu’’économiste, tu sais que notre port est la principale source d’’entrée de devises dans notre pays, mais à vouloir tout contrôler, le port a été asphyxié par les nombreuses mauvaises décisions que tes fidèles compagnons t’’ont amené à prendre. Tu as lancé de nombreux chantiers qui au final ont donné raison au proverbe ‘’ »Qui embrasse trop, mal étreint »‘’. Puis, tu es venu voir les femmes avec la litanie du « Vous êtes belles », ce qui t’’a encore permis d’’avoir leurs votes pour le premier K.O historique dans l’’histoire électorale notre pays. Il y a eu beaucoup d’’autres situations, d’’autres épisodes dans de nombreux autres secteurs qui franchement, te font apparaître comme le loup dans ‘’Le petit chaperon rouge‘’.

Je ne dirai pas que tout ce que tu as fait pour nous est mauvais. Loin de là. Tu nous as permis d’’avoir deux toboggans géants dans Cotonou, des routes à ne pas en finir dans tout le pays, de nombreuses écoles et centres de santé construits notamment par le génie militaire, de nombreux centres universitaires un peu partout dans le pays, le Régime d’’assurance maladie universelle (même s’’il n’’a pas encore véritablement fait ses preuves), le Projet village du millénaire (avec Banikoara comme ville-pilote), le milliard culturel, le microcrédit aux plus pauvres avec le Fonds national de la microfinance, l’électrification rurale, l’emploi des jeunes avec le FNPEEJ et l’ANPE, la relance du trafic ferroviaire, l’aménagement du territoire, et beaucoup d’‘autres réalisations avec l’’aide de nos amis africains, français, américains, russes, et bien sûr chinois.

Mais, mon bon papa, le devoir d’’un fils envers son père est de toujours lui dire quand ça ne va pas pour qu’’il puisse redresser le tir. C’’est pour cette raison que je t’’écris cette lettre; juste pour te dire que tu nous as beaucoup déçus. Aucun de tes prédécesseurs n’’a jamais autant trahi notre confiance. Mais, comme mes autres frères et moi sommes assez pacifiques, nous ne t’’en tiendrons pas rigueur. Le vin est tiré, il faut le boire. Et ce vin, on le buvait depuis exactement neuf ans maintenant. Aujourd’hui, 6 avril 2015, il te reste un an. Le seul conseil que je puisse te donner, avec mon plus profond respect, et toute ma déférence pour que tu puisses marquer l’’histoire de notre pays à tout jamais, c’’est de passer la main au soir du 6 avril 2016. Fais-le et tu gagneras plus que jamais le cœur de tous tes bons enfants que nous sommes car tu auras contribué à la sauvegarde des acquis de notre démocratie, ce que nous n’oublierons jamais, je peux te le promettre.

Cher bon papa, je te remercie !

Ton fils (mécontent) !


Ces comportements qui font de nous de véritables béninois

Bonsoir chers tous ! Je reviens vers vous cet après-midi pour vous présenter quelques comportements qui nous singularisent le béninois. Eh oui, même si nous partageons beaucoup de choses avec nos frères africains, il y a un certain nombre de choses que nous faisons (que nous nous en rendions compte ou non) et qui nous caractérisent (généralement dans le mauvais sens).

Proférer des injures en circulation alors que c’est lui le fautif. Il y a quelques mois de ça, j’ai fait un tour chez nos frères du nord, au pays de Michel Kafando. Et franchement, ce que j’ai pu remarquer lors d’une altercation en circulation entre deux burkinabés, c’est totalement contraire à ce qui se passe chez moi au 229. Ici au Bénin, bien que ce soit lui le fautif, attends toi dans les 75% des cas à te faire remonter les bretelles. En deux temps trois mouvements, les towéyomin – nontwéyomin – adogandjia (injures en langue vernaculaire fon) ont déjà fait irruption dans la conversation. Au lieu de chercher à juste s’excuser d’avoir commis une faute, le béninois s’érige rapidement en victime et les arguments (quoique injustifiés) ne tardent pas à sortir pour te montrer que c’est plutôt toi qui a mal conduit.

 S’agglutiner autour de victimes d’accident, mais pas pour les aider ou appeler une ambulance. Si c’est vrai que le béninois et un modèle type de solidarité, il n’est pas tout le temps confirmé qu’il répond vraiment au type de l’homme-assistant à personne en danger. Si vous avez la malchance de perdre connaissance 2 à 3 minutes lors d’un accident, sachez que dans 8 cas sur 10, vous allez perdre soit votre téléphone portable, soit votre porte-monnaie, et des fois même les deux. Impossible de savoir qui vous a dépouillé dans une foule de près de 50 personnes qui s’est formée en moins de 2 minutes. Et si au moins, c’était pour vous aider, cela n’aurait pas été bien ? Non, c’est plutôt pour vous accuser à tort surtout quand ce n’est pas vous le fautif. Et les interprétations fuseront de toutes parts (beaucoup plus de ceux qui n’ont rien suivi de la scène).

 Privilégier les liens familiaux dans l’administration. Ceci, c’est la coutume. Si vous voulez un exemple qui justifie le proverbe africain ‘’L’on ne mange pas des pommes vertes quand on a un parent sur le pommier ‘’, ne cherchez pas trop. Prenez un aller simple pour le Bénin. Ici, c’est la règle. Des nombreuses tares de l’administration béninoise, la politique du « c’est mon frère », est la plus énervante. On se demande si la notion de l’intérêt général est toujours le mot d’ordre dans l’administration béninoise.

 Précipiter la mort des gens. Il n’y a pas deux champions au monde que les béninois dans ce domaine. Faire circuler des rumeurs non fondées, c’est le quotidien et le propre des béninois. Surtout avec les réseaux sociaux qui pullulent aujourd’hui sur la toile. Et pour preuve, à peine ai-je débuté la rédaction de ce billet que j’ai reçu sur mon smartphone un SMS m’informant qu’un ancien homme d’Etat béninois est passé de vie à trépas. Rumeur rapidement démentie par le fils de ce dernier.

 Ces quelques comportements sont tellement ancrés dans nos habitudes que nous ne voyons pas qu’elles nous déshonorent pour essayer de nous en débarrasser. Certes, l’homo béninus n’est pas de nature quelqu’un dont il faut se méfier, car il y a beaucoup de béninois qui sont honnêtes et qui inspirent confiance, mais il y en a qui vont vous saper totalement le moral de par leurs comportements dépravés, preuve que le savoir-vivre n’est point la chose du monde la plus partagée.


Quand j’étais enfant… (Souvenirs d’enfance !)

Gamin, je rêvais… de devenir pilote d’avion. Oui, j’aimais regarder à longueur de journée, des films d’aviation devant le petit écran familial ; j’adorais contempler dans ces films, les commandants de bord et leurs magnifiques tenues. Je m’imaginais bien revêtir cette tunique et me faire appeler aussi un jour, ‘’Mon Commandant‘’.

Quand j’étais enfant, je rêvais… de devenir footballeur. J’avais la chance de suivre une fois un match des championnats européens, et de voir des joueurs comme Ryan Giggs, Paul Scholes, Steve McManaman, Luis Figo et autres gloires du football… J’étais passionné par ce sport à tel point que je m’étais offert pour mon 7e anniversaire, un maillot que je me suis empressé de mettre mon nom, ma griffe pour faire le one-man-show ballon au pied avec mes amis du quartier.

Quand j’étais enfant, je rêvais… de devenir enseignant. Quel métier existe-t-il de plus noble que celui de transmettre le savoir ? Je n’en connais pas vraiment. Mais pour moi, dans ma petite tête d’enfant, devenir un enseignant, c’était pour avoir l’occasion de tenir les enfants de tous ces maîtres et maîtresses qui m’avaient gardé et fouetté tout au long de mon cursus scolaire, pour leur rendre la pareille. Drôle de pensées quand on est gamin ! Sérieusement, qui d’entre nous n’avait pas ce genre d’idées ? Je me rappelle bien de ce jour en cours préparatoire 2e année, où après avoir fait d’énormes ratures dans mon cahier d’exercices, je fus passé à tabac. Certes, sur le moment, j’étais énervé et furieux contre mon maître, et j’avais même juré faire pareil avec ses enfants un jour. Mais, c’était sans savoir le service qu’il me rendait, cet enseignant-là. Aujourd’hui, on en rit beaucoup chaque fois que nous nous rencontrons dans la ville.

Et ce n’est pas fini. Des rêves d’enfants comme ceux-là, j’en avais plein la tête. Ce n’est que maintenant que je me rends compte que c’était beau l’enfance, et que c’était tous ces rêves, un peu fous sur les bords, qui la rendaient magique. Aujourd’hui, ayant emprunté un parcours assez différent mais tout aussi passionnant, je me retrouve à gérer l’information sous toutes ces formes, un métier que j’adore un peu plus chaque jour.

P.S: Et vous, pourquoi ne pas partager vos souvenirs d’enfance avec moi?


Avec mon plus grand respect, améliorez vos prestations !

Lettre ouverte à tous les patrons de banques et d’institutions financières!

S’il y a bien une chose que vous ne maîtrisez pas, c’est la notion de « Satisfaction du Client ». Tout est fait, au contraire, pour nous rebuter. Bon nombre de banques ne possèdent pas un service performant de relation avec la clientèle. Sinon, comment comprendre que chaque fois que nous nous rendons dans vos agences sur tout le territoire, c’est toujours les mêmes constats :

Premièrement, il n’y a pas de connexion. C’est vrai. Tout le monde sait qu’au Bénin, chaque fois qu’un petit bateau passe dans nos mers, notre fibre optique se casse. Ce n’est pourtant pas une raison pour entendre chaque jour que vous n’avez pas la connexion Internet. Si votre fournisseur d’accès Internet n’est pas performant, rompez votre contrat et choisissez un autre fournisseur ! Cela ne manque pas sur le marché. Et vous et moi savons pertinemment que vous avez les moyens de régler ce petit problème. Pourquoi, c’est seulement quand nous venons retirer ‘’ notre argent ‘’ qu’il n’y a pas de connexion, alors que quand c’est pour un versement, vous vous empressez de prendre notre fortune de nos mains ? Si de petites sociétés qui viennent d’être créées s’abonnent à des fournisseurs d’accès Internet via satellite, qu’attendez-vous pour suivre leurs pas ?

Et deuxièmement, un seul guichet fonctionnel alors qu’il y a trois à quatre emplacements prévus. Savez-vous que chaque année près de dix mille jeunes sont déversés sur le marché du travail et ne trouvent rien à faire ? Pour le temps que j’ai pu passer lors de mes expertises dans de nombreuses institutions, je sais que vous recevez de nombreuses demandes d’emploi et/ou de stage. Je ne vous dis pas de recruter puisque je suis sûr, vous me parlerez d’expérience professionnelle. Mais comment voulez-vous que les jeunes engrangent de l’expérience si vous ne leur donnez pas une chance d’acquérir celle-ci ? Je suis sûr que si vous en êtes arrivés là, c’est parce qu’on vous a donné votre chance. Ne continuez pas dans votre politique de deux poids deux mesures ! Mettez-les jeunes demandeurs d’emploi à l’essai et trier le bon grain de l’ivraie ! Ce sera à coup sûr, un grand apport dans la réduction du chômage tant prônée par mon bon papa.

Ne faites pas comme si vous étiez le centre du monde, chers messieurs ! Améliorez vos prestations. Quand je vais à la banque, je sais d’ores et déjà que j’ai perdu ma matinée ou ma soirée, car pour une opération d’à peine cinq minutes, c’est parti pour plus de deux heures . Si nous avons décidé de venir vous confier notre fortune, ce n’est en aucun cas parce que nous ne pouvons pas la gérer à notre manière ! Alors, je vous en conjure, revoyez votre copie !


Bienvenus à Cotonou, la belle en noire!

Il est devenu un fait au Bénin depuis quelques années, celui de ne plus croire au ‘’Fiat Lux‘’.

Mercredi 25 Février 2015, il sonne 19h, je rentre chez moi. Et comme d’habitude, à cette heure-là, Cotonou est déjà dans les embouteillages. Alors que j’attendais impatiemment que le policier charger de réguler la situation sur l’une des plus grandes artères de Cotonou nous fasse signe de circuler, un coup d’œil rapide autour de moi me ramena à une triste réalité, devenu désormais le quotidien des cotonois : le noir ! Oui, il faisait noir. Aucune lumière dans les alentours si ce n’est celles des phares des véhicules et des motos. Seules quelques habitations étaient éclairées, et quand vous vous rapprochez d’elle, on remarque instantanément le vrombissement des groupes électrogènes.

Crédit Photo Béninpresse
Crédit Photo Béninpresse

Et c’est repartit ! L’obscurité est revenue en force dans de nombreux quartiers de Cotonou. A chaque jour suffit son calvaire, et pour ainsi qualifier le sort réservé à la majorité des habitants de Cotonou. On se demande si une année viendra où les béninois auront de l’électricité dans leurs maisons pendant les 365 jours. En tout cas, ce n’est pour si tôt. Pendant longtemps, nos dirigeants nous ont miroité le fameux projet de mise en fonction de la centrale électrique de Maria-Gléta. Face à la dépendance énergétique endémique du Bénin vis-à-vis du Ghana et du Nigeria, c’était la solution. Mais depuis plus de 5 ans qu’elle a été construite maintenant, on préfère ne plus la faire tourner vu le coût de production du kilowattheure qui revient excessivement cher au contribuable. Un autre éléphant blanc dans l’histoire énergétique du Bénin ?, je ne saurais le dire ! Dans tous les cas, les cotonois souffrent énormément des affres du délestage pendant ce temps. Les commerces, les structures de froid, les hôpitaux, les marchés, tout le monde se plaint de cet allié fidèle des ménages et des sociétés. Et ce qui horripile plus d’un, c’est de toujours recevoir des factures en hausses permanentes. Car malgré les longues coupures, la Société Béninoise d’Energie Electrique ne faillit jamais quand il s’agit de venir vous exhiber votre facture de courant.

Mais face à ce phénomène récurrent, quelles solutions ? A mon avis, une seule : les Énergies Renouvelables, sources d’énergies dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu’elles puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle de temps humaine. Pour lutter contre contre le délestage qui fait rage actuellement, il faut que nous nous tournions vers l’énergie solaire. S’il est vrai que tous les béninois ne peuvent pas se le permettre du fait de son coût trop élevé, l’Etat doit prendre ses responsabilités en encourageant les promoteurs de ce type d’énergie et penser à élaborer une politique qui encourage les citoyens à aller vers cette énergie qui dans le fond est assez bénéfique du point de vue qualité/prix.


Cotonou : Top 10 de mes coins gourmets préférés !

Lorsque j’ai commençé la rédaction de ce billet, je me disais bien que certains penseront que j’ai été payé pour faire campagne pour X ou Y. Mais seulement, je me suis rendu compte que chez moi, il n’y avait pas que du mauvais, ou que ce n’était pas tout ce que les béninois faisaient qui étaient de travers. Alors, étant fan de gastronomie, de restauration, bref en un mot, de la « life », j’ai voulu vous présenter mon top 10 des coins que j’affectionne. Des endroits où vous devriez forcément manger, prendre un pot, ou se faire un afterwork party avec des potes sans trop vous tracasser pour votre bourse, car même avec juste quelques sous en poche, vous y serez vraiment à l’aise.

      1. Tropical

Un karaoké bar à nul autre pareil à Cotonou. A quelques encablures du Sun Beach Hôtel à Fidjrossè Calvaire, c’est le lieu idéal pour aller dîner et esquisser quelques pas de danses sur les sonorités et variétés béninoises et d’ailleurs jouées par l’orchestre maison, tous les weekends et jours fériés.

      2. Code Bar

Bien qu’il ne soit pas un coin resto en réalité, Code Bar s’affirme aujourd’hui dans l’univers des lieux propices pour tenir un afterwork party. Situé juste à côté du Tri Postal et à quelques pas de l’hypermarché Erevan et de l’Aéroport International Bernadin Cardinal Gantin, vous ne pourrez pas le rater. Espace plein-air aménagé en conséquence pour des soirées détentes-causeries, ses couleurs noir et rouge me rappellent la Fondation Zinsou, la grande maison d’art contemporain.

      3. Boucherie Libanaise Zitawi

Les abonnés de Chawarma et d’Hamburger ne me contrediront pas, j’en suis sûr. Al Zitawi s’est construit une réputation à nul autre pareil dans le domaine de la gastronomie libanaise. Situé à Ganhi non loin du passage supérieur de l’Avenue Steinmetz à Cotonou, c’est l’endroit propice pour organiser un goûter avec des amis.

      4. Bar Restaurant chez Maman Bénin

Installée depuis 1962, la sexagénaire Maman Bénin est idéalement bien placée pour vous compter l’histoire de la gastronomie béninoise. Que vous soyez adeptes de la cuisine béninoise, africaine et/ou européenne (depuis quelques années maintenant), votre palais saura trouver ici un bonheur plus que certain.

     5. Chez Maman Rose-Croix

Ne faites pas attention à son nom. Cela est juste dû au fait que son maquis se trouve non loin du siège de la Rose-Croix à Cotonou, dans la rue du marché de Wologuèdè, mitoyen à l’Hôtel de Ville. Voilà un coin que je vous recommande vivement que vous soyez fan de monyo (sauce à base de tomates et d’oignons faite sans cuir les condiments) ou pas. Ici avec 2 euros (soit moins de 1500 fcfa seulement, et parfois même moins), vous serez repus. Un conseil, n’y allez jamais entre 12h et 15h si vous avez d’autres courses à faire. Sa clientèle vous démontrera qu’aux heures de pointes, c’est semblable à la circulation dans Cotonou.

    6. Bar Restau Venus Club

S’il y a un plat que les clients savourent et qui les amènent à s’aligner devant ce bar restau, c’est bien la sauce pimentée à la tête de mouton, que nous appelons chez nous ‘’gbô-tâ‘’. Situé à Gbèdjromèdé, en face de la pharmacie, le Venus Club est prêt à accueillir environ 200 personnes en plein air ou sous abri. Mais souvent, il y a tellement de monde. Et au Bénin, quand on dit monde, on dit ‘’faites le rang‘’. Dans tous les cas, ça ne nous empêche pas d’y aller quand l’occasion se présente.

    7. Le Pacha

Encore un coin afterwork party. Situé au pied du passage supérieur de l’Avenue Steinmetz, il est devenu incontournable depuis qu’il accueille les soirées Modash (soirée par de jeunes Béninois et ayant pour dressing code le PAGNE !).

    8. Chez Guy

Le petit coin ‘’Chez Guy‘’ rentre dans palmarès pour deux raisons : la première, car évidemment c’est un bon coin, moins cher, et toujours bruyant de monde ; la seconde, parce qu’elle est une plateforme de décryptage de l’actualité politique, économique, culturelle, sportive sur le plan national et international. Ici, tout le monde est chroniqueur, débatteur. Situé à Cocotomey sur la route de Ouidah, et à quelques mètres du Platinum Night Club, vous saurez tout ce qui se passe au pays, le temps d’un café.

     9. Le palais de l’igname pilé, ou ‘’chez Agoun-non‘’

A Gbégamey, non loin de la place Bulgari, se cache le petit maquis d’Agoun-non (traduction littérale de vendeuse d’igname pilée en langue traditionnelle fon). On peut y entendre les coups de pilon, signe de l’igname agonisante. Sauces gombo, légumes, ou graine vous mettraient dans un avion, aller simple pour le royaume des saveurs culinaires béninoise.

 Et enfin, mon coin préféré…,

       10. Chez Maman Mira

Le petit cadre qu’elle tient dans l’enceinte de la Direction de l’Emigration et de l’Immigration ne lui a pourtant pas été un frein dans la construction de sa notoriété. Ici, c’est chaque jour avec son menu. Du lundi au vendredi, et ce à partir de 10h, elle vous donne rendez-vous. En attendant de vous faire délivrer votre passeport, visa ou titre de séjour, ses mets se chargeront de satisfaire votre ministre de l’intérieur.

Voilà. Il y a d’autres coins géniaux où vous pourrez aller pour se restaurer et sortir, mais pour moi, ces dix présentés sont la crème de la crème, accessible sans fumée ni panache.

 PS : La liste est à compléter. Alors, ne t’en prive pas.


Et si le solaire était la solution ?

Ce matin, je me suis réveillé avec cette idée en tête ! Et apparemment, je n’étais pas le seul. Comme si nous avions échangé par télépathie, c’était le sujet d’une chronique dans l’émission Télématin de William Leymergie sur TV5 Monde ce jour, 12 Février. Le chroniqueur disait : « le solaire était la porte de sortie de ces 650 millions d’africains qui vivent encore aujourd’hui dans le noir sur ce continent ». Et visiblement, il n’avait pas tort !(Emission Télématin 12/02/2015)

A l’école, nos instituteurs nous disaient que l’Afrique était le continent le plus riche. Mais où sont passées toutes nos richesses ? Gros point d’interrogation. Ce qui est sûr, dans nombre de domaines, nous sommes en retard. Sur le plan énergétique, je ne parlerai point de retard. Un chat étant un chat, appelons les choses par leur nom. L’Afrique est à la traîne. Et oui ! Les recherches scientifiques ont démontré qu’aucun pays ne peut se développer sans un minimum de ressources, dont l’énergie. Comment voulons nous réussir si tout ce que nous faisons, nous le faisons dans le noir ? Les pays développés ont très tôt compris l’enjeu. Bref, je ne vais pas m’éterniser sur les autres. Je dirai ce qu’il en est pour nous.

Le constat est amer en matière énergétique sur le continent. Pourquoi en Afrique, nos dirigeants sont plus préoccupés par la question de s’éterniser au pouvoir plutôt que de chercher à satisfaire les besoins des populations ? Au Bénin, même si la situation énergétique n’est pas des plus déplorables, il ne passe pas une semaine sans coupure dans un quartier de Cotonou, Porto-Novo ou Parakou. Et même, au cours de la CAN qui vient de se terminer, certains coins de Cotonou sont restés sans électricité. La question de la crise énergétique parmi tant d’autres se doit d’être réglée dans les plus brefs délais. Comment ? Par le solaire bien évidemment. Nos différents Etats africains, se doivent soit individuellement, soit collectivement, d’élaborer et de mettre en place des politiques visant à faire de l’énergie solaire, le sésame de la question énergétique sur le continent ; permettre aux populations d’acquérir cette énergie à moindre coût, et faire former des africains dans leurs pays respectifs sur les énergies renouvelables. Ce sont là quelques pistes qu’il faudra que nos dirigeants envisagent afin de promouvoir l’énergie solaire. Certes, cela ne plaira pas à tout le monde, notamment aux grandes firmes qui commercialisent l’énergie dans nos pays, mais comme on le dit si bien en langue française, Rome ne s’est pas faite en un jour ! Alors, tous en avant pour le solaire !


Chez moi, c’est le Bénin : la République des marcheurs !

Lettre ouverte à tous les étrangers en partance pour le Bénin !

Cher étranger, te voilà qui t’empresses à venir dans mon beau pays, le Bénin. Mais avant que tu ne prennes la route, permets-moi de te rappeler de ne point oublier tes chaussures. Car ici, sur la terre du vodoun, s’il y a une habitude que nous avons développés depuis plusieurs années maintenant, c’est de marcher. Oh oui, nous aimons marcher au Bénin. Paraît-il que c’est hyper bon pour la santé. Il faut faire au moins 30 minutes de marche par jour, les médecins nous le conseillent à chaque consultation.Mais loin d’être un moyen pour s’assurer une bonne santé, nous avons opté pour ça au 229. Quand tout va bien, nous marchons pour dire merci. Et surtout quand tout va mal aussi, nous sortons massivement pour le démontrer. Nous ne sommes pas tous des soldats habitués constamment à marcher, mais quand même, nous faisons tout pour essayer de l’être.

Que nous soyons dans le social, la culture, l’économie, et surtout la politique, les marches sont devenues monnaie courante, une seconde habitude pour nous. Si bien qu’elles sont devenues les 75 % des titres présentés lors des différentes éditions du journal télévisé sur nos chaînes, tant privées que nationales. Depuis peu, un ami m’a ajouté à l’un des nombreux groupes sur Facebook, un groupe dans lequel, ils analysent toute l’actualité surtout politique. Et quand je dis politique, l’un des principaux sujets débattus, est sans contexte celui des marches.

Et loin même de paraître sarcastique, je suis tenté de dire comme dans cette blague qui a fait le tour du monde via Whatsapp, que le Béninois est devenu un marcheur professionnel. Certaines organisations de la société civile ont même leur liste de marcheurs, liste sans cesse renouvelée chaque fois qu’un mouvement s’annonce. Pour nombre de mes compatriotes, c’est cette marche verte historique contre la corruption que notre bon papa a instaurée tout au début de son premier quinquennat qui a montré l’exemple. Et comme le dit si bien l’adage en Afrique, quand tu vis dans un lieu où tout le monde marche sur la tête, ne t’obstine pas à marcher sur les pieds. Et ces mouvements, ce n’est pas seulement dans les grandes villes qu’on les observe. Ne sois nullement surpris que dans un coin perdu comme Pèrèrè ou Wawata au fond du pays, que les populations te convient à te mettre dans les rangs pour marcher. Tu pourras même comme nous avoir une carte de membre, à l’Association béninoise des marcheurs professionnels (je suis prêt à te la délivrer).

Oui, beaucoup me le disent. J’ai tendance à peindre une image négative de mon beau pays. Pas parce que je suis anti patriote, ou que je n’aime pas mon pays! Mais, seulement, c’est ma manière de faire ressortir ce qui va mal dans le pays afin d’amener plus d’un à prendre conscience de son rôle dans la marche pour l’amélioration de la situation.


De Paris à Cotonou : après #CharlieHebdo, c’est #CharlieORTB !

La vague d’attentats terroristes perpétrés ces derniers jours dans la capitale Française a suscité à travers le monde, indignation, peur, colère, mais aussi et surtout fraternité, solidarité, et combat pour la liberté d’expression. Et comme un seul homme, nombre de chefs d’Etats et de gouvernements de par le monde ont tenu à témoigner leur soutien au peuple français lors de l’historique #MarcheRépublicaine du 11 Janvier passé à Paris. Mais si le phénomène CharlieHebdo remet sur le tapis l’épineuse question de la liberté d’expression à Paris, chez moi au Bénin, c’est plutôt #CharlieORTB qui a fait son apparition.

#CharlieORTB, qu’est-ce en réalité ?

Le terme est apparu lors de l’édition de 23h du journal télévisée sur la chaîne nationale ce dimanche 12 Janvier 2015, soit un jour après la marche républicaine à Paris. Ce soir-là, c’était le journaliste de l’office, Osias SOUNOUVOU, qui présentait les titres. Improvisation ou préparation de ce ‘’message‘’ de sa part, je ne saurais le dire. Toutefois, il a su trouver comme l’affirment bon nombre de ses confrères journalistes, les mots pour dire : « Etre heureux et fier du sens de l’engagement de Boni Yayi devenu Charlie pour la liberté de presse en France, à l’international. Et comme on aurait aussi aimé que pour la liberté de presse, que pour aller jusqu’au bout de cet engagement, le Chef de l’Etat devienne Charlie ORTB. Charlie ORTB pour la liberté de presse sur le service public de l’audiovisuel au Bénin ; liberté de presse qui rime avec ouverture des antennes de la télévision nationale aux vrais débats contradictoires sur les grandes questions politiques et autres qui engagent le présent et l’avenir de la nation. Monsieur le Président de la République, sauvez la liberté des journalistes à l’ORTB, précieux héritage de la Conférence Nationale, entre autres, et entrez dans l’histoire. Pardon pour cette impertinence, n’est-ce pas là aussi l’esprit Charlie ? Clause de conscience et devoir républicain obligent, Monsieur le Président de la République, vous êtes notre recours. Rendu obligé ce soir après trois pétitions infructueuses des journalistes de l’ORTB pour le retour de la liberté de presse sur le service public. Nous voulons juste faire notre métier et prendre notre part à la construction de la République…».

Osias S.
Jesuisosias

#JesuisOsias & #CharlieORTB, la mayonnaise prend via les réseaux sociaux ! 

Le nouveau visage de ce mouvement, Osias Sounouvou, lui-même n’a sans doute pas mesuré l’ampleur de son cri cœur. Les réseaux sociaux s’en sont chargés pour lui. Facebook, Twitter, Whatsapp, et autres, ont comme une trainée de poudre, relayés ses paroles. Rapidement des pages facebook ont été créées pour inviter le peuple béninois à le soutenir dans son élan. Sur twitter, les fils #Jesuisosias et #CharlieORTB ne cessent de s’allonger, notamment en relayant l’extrait de la vidéo de son intervention qui est disponible sur youtube. Sur les autres réseaux sociaux (whatsapp, viber, tango, etc.), c’est devenu le sujet de toutes les conversations. Et le soutien demandé ne s’est point fait attendre. Car sur ces réseaux, plusieurs autorités (honorables députés à l’Assemblée Nationale, hommes politiques, journalistes, etc.) et responsables de structures de lutte pour la sauvegarde des droits humains (ONG ALCRER, ODPH, Action Jeunesse Futur, etc.) de notre pays lui ont adressés des mots de félicitation et de soutien. Un mouvement relayé aussi par le quotidien français Le Monde dans son article Boni Yayi, devenez « Charlie ORTB ».