cyprianolaw

Il était une fois… les Béninois !!!

Il était une fois, un pays nommé Bénin, où les habitants avaient développé certains usages tout à fait particuliers. En effet, ne soyez pas étonnés si vous décidez de passer quelques jours sur le sol béninois. Quelques jours pendant lesquels (j’en suis sûr), vous serez marqués à vie par cette joie de vivre si singulière aux Béninois. Petits, grands, mince ou gros, personne ne s’y  dérobe.

Chez nous au Bénin:

  • C’est hyper dur de faire un régime quand tu vois ta mère cuisiner une bonne sauce de Gbôtà (sauce de tête de mouton). Pour rien au monde on ne raterait ça, l’on ne se fait pas prier pour ce genre chose. Quand bien même tu te sens anorexique, comment te priver de cette merveille gastronomique?
  • A ton anniversaire, tu reçois de l’argent comme cadeau et ta mère te dit : « Donne-moi ça, je vais te le garder », du genre ‘’Banque familiale‘’, un moyen subtil pour te dire que tu n’as pas l’âge d’avoir une certaine somme en ta possession. Ah ça, je l’ai tellement vécu. C’était le kif de ma mère. Chaque fois qu’un de mes oncles ou l’un de ses amis venait à la maison et qu’il nous gratifiait d’un petit billet, c’était la règle de base. Des fois même, elle n’attendait pas son départ pour te dire le dire, toujours sourire aux lèvres, tandis que déjà tu arbores la mine renfrognée. Jusque-là, c’était gérable. Le comble, c’est quand tu viens lui demander quelques pièces pour t’acheter ceci ou cela, et qu’elle te répond qu’elle n’a pas d’argent, tu lui rappelles le don passé et elle te répond, histoire de se débarrasser de toi : « Tout ce que tu as porté depuis ta naissance là, tu sais comment tu l’as obtenu ? » La phrase fétiche des parents béninois pour te faire comprendre que si quelqu’un te donne de l’argent, c’est à cause d’eux…. 🙂
  • C’est plus facile de demander quelque chose quand tu es malade. Si Si, pour l’avoir expérimenté à de nombreuses reprises, je suis certain. Pour nombre de parents béninois, quand un enfant est souffrant, c’est toute la famille qui est souffrante (surtout quand vous n’êtes pas nombreux). Et pour accélérer le processus de rémission, tout est offert. Surtout les confiseries, les sorties et autres… Car dans l’imaginaire collectif béninois, concéder toute demande à un malade (principalement quand c’est un enfant), est un facteur de guérison non négligeable. Des fois, je me demande si les enfants d’aujourd’hui le font encore. En tout cas, moi, j’en ai largement profité. Je ne vous dis pas.
  • Quand tu regardes un film avec ta mère, sur les 1 h 30 que dure le film, elle passe au moins une heure à te demander « c’est qui ça ? » Ou « pourquoi il fait ça ?» C’est à croire que c’est toi le réalisateur ou si c’est toi le rédacteur du synopsis.
  • Le seul moment (notamment en vacances) où il y a du calme à la maison, c’est à 20 h 30 : l’heure des feuilletons. Mais à partir de 21 heures, le vacarme reprend. C’est le moment du décryptage de l’épisode du jour. Les femmes au foyer deviennent automatiquement des expertes-décrypteuses.
  • Tu regardes la télévision avec ton père, 30 minutes après il s’endort, tu prends la télécommande pour zapper et directement, il se réveille et dit : « Remets la chaîne ». Ou quand vous suivez un film où une scène d’amour passe, il te dit à haute et intelligible voix : « Enlève-moi ça ». 🙂

 Enfin, mon préféré,

  • Quand quelqu’un te dit « Au revoir », ne t’inquiète surtout pas. Il est encore prêt à passer 30 bonnes minutes avec toi avant de partir. Tellement, la fraternité est développée chez nous, Béninois. Certains se demandent si ce n’est pas la raison qui a poussé nos anciens à prendre Fraternité – Justice – Travail comme notre devise.

Parfois, ça nous fait rire. Mais au-delà de la simple joie que nous procurent ces moments, ce sont des habitudes qui nous rendent fiers. Fiers d’être comme ça ! C’est ce qui fait de nous de vrais Béninois.

P.S : un petit 😉 à mon amie May-May qui m’a longtemps suggéré d’écrire ce billet. Merci pour ce moment !


Musiciens et Music’arts, fêtons!

La musique, on le dit souvent, est l’art de combiner des sons agréables à l’oreille. Dans moins de 48h, la communauté internationale célébrera la fête de la musique. Je suis sûr, qu’étant donné que ça coïncide au Nord avec le début de l’été, que les plages et places publiques seront très vite prises d’assaut pour des concerts géants comme ils nous l’ont habitué. Ici au 229, on espère vivement que Dame Nature ne fasse pas de caprices. Sinon à priori, la fête de la musique 2015, même si elle ne sera pas célébrée en grandes pompes, sera quand même célébrée.

Au programme, diverses animations dans de nombreux points chauds de Cotonou, Porto-Novo et Parakou, les trois grandes villes du pays. Mais, moi en ce qui me concerne, j’ai choisi de vibrer aux rythmes des percussions d’ici et d’ailleurs à lInstitut Français de Cotonou, une habitude depuis quelques années. Oui, cette année encore j’y serai avec mon hashtag #fêtemusicifbénin2015 (n’hésitez pas à suivre le fil twitter). Et déjà, j’en salive énormément car, comme elle nous l’a familiarisé, l’Institut Français présente – et de loin – le meilleur programme de musiques, musiciens et music’arts à offrir au public cotonois. L’ambiance qui y règnera sera des plus euphoriques, j’en suis sûr. En attendant, on peut l’imaginer à travers cette surprise du personnel de l’Institut. En effet, pour fêter dignement la musique, les membres du personnel de l’Institut français du Bénin à Cotonou ont concocté pour nous, un cocktail de pas de danses des plus singuliers sur la chanson de ZAZ : « On ira« , surprise dont voici la teneur.

Samedi soir donc, dès 18h, le public béninois savourera la bonne musique de « chez nous » avec Sadky, la belle, Christi Joza, le Fétish Drummers, Manu Falla, le Centre Artistique et Culturel Oshala, Niema, le groupe Alle’s Tones, Faty et le doyen du reggae béninois, Yaya Yaovi. Amateurs de musique béninoise, vous serez servis ! L’entrée est libre et gratuite !

Alors, musiciens et music’arts, fêtons !


Premières pluies à Cotonou: ou comment devenir amphibien sans se gêner!

Cotonou, la capitale économique du Bénin fait face depuis quelques jours maintenant au mécontentement de Dame Nature. Oui, la saison des pluies vient à peine de commencer que déjà, Cotonou la belle est sous les eaux. A peine une pluie de deux jours successifs et la cohabitation crapauds-humains a commencé. C’est à se demander comment ça se fait que la ville de Cotonou n’arrive pas à trouver une solution efficace au problème récurrent d’inondation. Mais comme pour résoudre tout problème, la première chose à faire, c’est de repartir à la source.

© Jean-Paul C. Lawson
Cotonou sous les eaux © Jean-Paul C. Lawson

Les origines du problème

Le plan d’assainissement d’une ville dépend d’un certain nombre de facteurs très importants : sa situation géographique, son plan d’urbanisation (qui se base sur le nombre d’habitants), sa nature (ville commerciale, ville industrielle), sa topographie, etc. Prenons par exemple le cas de la Capitale économique du Bénin : Cotonou. Le niveau de la ville est situé en dessous de celui de la mer. Cette situation géographique non avantageuse a fait d’elle au fil des années, le réceptacle des cours d’eau avant leur déversement à la mer. Et si chaque année, la période des pluies ne facilite pas le vécu de nos chers cotonoises et cotonois, c’est parce que ni l’État central, ni la Municipalité de la ville n’ont trouvé de véritables solutions à ce problème. Manque de volonté politique ? Échecs des projets et programmes d’assainissement ? Je n’en sais trop rien. Ce qui est sûr, Cotonou est invivable en périodes pluvieuses. On se demande toujours à quoi servent alors les fonds alloués par les partenaires techniques et financiers pour aider le Bénin à régler la question ? Pendant longtemps, nous avons remarqué que notre pays n’avait pas de spécialistes des questions d’eau et d’assainissement. Mais, cette époque est révolue puis-qu’aujourd’hui, nous en avons à en revendre. Les experts béninois s’expatrient et vont mettre leur compétences au service d’autres pays, car dans le nôtre, le système ne leur permet de s’exprimer. Alors que faire ?

Les solutions au problème

« Il faut de l’argent ; il faut ré-élaborer la politique nationale de l’eau et de l’assainissement au Bénin, et permettre aux spécialistes béninois de travailler pour aider le Bénin à régler cette question », me disait l’autre soir mon frère Jean-Jacques, jeune spécialiste des question d’Eau et Assainissement. La priorité doit être aujourd’hui, de repenser entièrement le plan d’urbanisation et d’assainissement des différentes villes de notre pays. Ces plans devront tenir compte des facteurs ci-dessus énumérés. Il faudra ensuite, attribuer les marchés aux techniciens spécialistes des questions d’hydrologie et d’assainissement afin que les compétences dont nous disposons dans notre pays puissent vraiment jouer leur partition pour notre développement. Sans quoi, nous ne cesserions jamais de devenir des amphibiens.


09 Juin 2015 : Archivistes de tous les pays, unissons-nous !

Le 09 Juin marque la célébration de la Journée Internationale des Archives. Partout dans le monde, nous, les professionnels unissons nos voix pour vous faire comprendre pourquoi il est important de soutenir les archives et la profession, sans aucun doute une occasion excellente de découvrir ou de mieux connaître notre profession.

L’idée d’instituer une Journée Internationale des Archives remonte à 2004 lors du Congrès International des Archives à Vienne. Mais ce ne sera qu’à partir de 2007 que le Conseil International des Archives a décidé de mettre cette journée au 09 Juin, en souvenir de sa date de création sous les auspices de l’UNESCO (09 Juin 1948).

Au Bénin, comme dans de nombreux pays africains, la communauté archivistique a décidé de commémorer l’événement. Bien que le Conseil International des Archives ait décidé de continuer les réflexions sur le thème de l’an dernier (Les archives des collectivités territoriales et locales), au Bénin, c’est toute une autre organisation qui a été mise en place. En effet, cette année, la Direction des Archives Nationales, à travers son Directeur, Mr Alphonse LABITAN a décidé de s’inscrire dans la logique de la sensibilisation et de l’éveil de conscience des compatriotes, comme le faisait l’Association pour le Développement des Activités Documentaires au Bénin (ADADB) depuis quelques années. Il a donc été reçu sur la télévision nationale.

S’inscrivant toujours dans son option de promotion des métiers des archives, l’ADADB, la plus grande association professionnelle qui regroupe les archivistes, documentalistes et bibliothécaires du Bénin, a décidé de centrer sa réflexion et la célébration de cette JIA 2015 sur le thème : « Les archives de presse : écrite et audiovisuelle ». Après donc les archives hospitalières en 2013, les archives scolaires universitaires en 2014, c’est le tour des archives de presse, cette année. Les archives de presse parce que, souvent inconnues du grand public et des archivistes eux-mêmes, les archives de presse constituent un patrimoine très important. Comme nous le savons tous, la presse (et pour ainsi dire, l’information) est aujourd’hui le quatrième pouvoir. Et qui dit pouvoir, dit décisions. Sans l’information et la presse, aucune véritable histoire ne peut s’écrire, aucune décision ne peut se prendre, aucun développement ne peut se réaliser. C’est donc pour attirer l’attention de toutes les structures et organes de presse sur l’importance de bien conserver les archives qu’au niveau de l’association, ce thème a été choisi. Déjà tôt dans la matinée, le Président de l’Association, Mr Abdel Kader KPADONOU a été reçu sur la chaîne de Télévision BB 24 où il a longuement évoqué la question de l’état des archives au Bénin et de la célébration de la journée au niveau associatif. Le Deuxième Vice-Président, Mr Jean-Paul LAWSON quant à lui, sera reçu dans l’émission ‘’Archives à la Une‘’ sur la radio ADO Fm. L’ancien Président Wenceslas G. G. MAHOUSSI a lui aussi été interviewé par Radio Parakou. Il s’en suivra quelques visites d’organes de presse et de maison de médias à Cotonou, Porto-Novo et Parakou pour s’entretenir sur l’importance d’une bonne conservation des archives de presse écrite et audiovisuelle.

Espérons que cette journée contribuera un peu plus à faire prendre conscience à tout un chacun de la valeur et l’importance qu’il faille accorder à ces documents, preuve inéluctable de notre histoire, tant individuelle que collective.


1er juin au Bénin : des célébrations sur fonds multiples !

Au Bénin, comme chaque année, le 1er juin marque la célébration de la journée nationale de l’arbre. Mais au-delà de l’arbre, c’est aussi l’anniversaire de mon association professionnelle. Cette année, l’Association pour le développement des activités documentaires au Bénin (ADADB), association qui regroupe les spécialistes de l’information documentaire (archivistes, documentalistes, bibliothécaires, etc.), mon association, célèbre ses solennités de rubis… 1er juin 1980 : la graine ADADB a été semée par les pères fondateurs. 1er juin 2015 : l’arbre ADADB a 35 ans.

35 ans, c’est beaucoup. Si je m’amusais un instant à comparer l’association à un homme, je dirais bien qu’à cet âge, elle devrait déjà avoir des enfants. En trente-cinq ans, l’association a fait de la promotion des métiers de l’information documentaire, son leitmotiv. Petit à petit, de par ses actions, elle s’est résolument engagée sur la voie du développement des métiers des archives et de la documentation au Bénin. A sa tête, plusieurs équipes se sont succédé. Première association dans le domaine des sciences de l’information documentaire, bon gré, mal gré, elle a su se faire imposer à ce jour comme la plus grande association professionnelle. Ses actions se sont multipliées au cours de ces dernières années aussi bien à l’endroit de ses membres, qu’envers les compatriotes, citoyens béninois.

En effet, l’ADADB, c’est la formation continue des membres à travers l’organisation des journées d’études, des séminaires de formations avec l’appui de nombreux partenaires, et l’appui technique accordé aux membres lorsque ces derniers rencontrent des difficultés dans l’exercice de leur profession. Envers le public, c’est des actions de sensibilisation à travers des conférences de presse, des causeries-débat, la participation à des émissions télévisées et radiodiffusées, afin d’amener les citoyens à reconsidérer la question des archives, des bibliothèques et de la documentation et leur importance dans leur vécu quotidien. Certes, le chemin qui lui reste à parcourir est long. Mais, la route est libre. Oui, la route est libre, dans la mesure où l’actuelle équipe dirigeante de l’association a décidé de continuer par contribuer au rayonnement des métiers de l’information documentaire à travers l’instauration et le développement des partenariats avec les structures aussi bien privées que publiques, les collectivités locales et territoriales. Ce qui renforcera à coup sûr la visibilité de l’association au plan national. Il ne nous reste qu’à lui souhaiter un très joyeux anniversaire et une longue et belle vie pleine de succès.


Au commencement, était ma femme ! (hommage à toi, maman).

Lettre ouverte à ma maman!

J’ai l’habitude de dire que 5 choses sont importantes dans ma vie: Dieu, ma famille, mon futur foyer, ma réussite, et bien sûr toi, maman. Si je t’écris ces quelques mots, c’est pour te témoigner tout ce que je ressens, toute ma reconnaissance. Je ne sais pas toute la souffrance que tu as vécu, mais je sais que je t’en ai donné, et aujourd’hui, je ne peux qu’essayer de la mesurer.

Au commencement, tu étais là. Je me rappelle bien (par exemple) tous ces matins, quand déjà à 5h30 (dès la classe de CE2), tu me réveillais pour aller étudier mes cours de la journée. A cet âge, je me demandais quelle genre de mère pouvait faire cela, alors que tous mes amis se levaient à 7h, voire 7h30. Souvent, très souvent même, je ne comprenais pas les décisions que tu prenais me concernant. Toutes ces règles imposées, auxquelles je ne pouvais qu’obéir sans ronchonner. Mais, qu’aurais je pu faire, quel argument suffirait pour te convaincre que ce que tu m’imposais ne cadrait pas avec mes aspirations de la vie? Tellement d’épisodes m’ont (à bas-âge) amené à conclure (dans mon esprit d’enfant), que bien que tu sois ma génitrice, tu ne m’aimais pas. Surtout, je ne sais pas si tu te rappelleras, ce jour où tu m’as chicotté parce que j’avais révélé une réponse à un jeu concours à un ami, jeu concours que tu avais organisé. Ah oui, ce jour là, je t’avais  »détesté ». C’était sans un seul instant me douter tout le bien que tu me faisais, cette excellente éducation que me transmettais, sans m’expliquer pourquoi. Et avec tout ça, je t’ai surnommé l’Assemblée Nationale (car c’était toi le centre décisionnel de la famille, qui prenais les décisions exécutées par papa, le Gouvernement, pour le Peuple, mon frère et moi).

Mais aujourd’hui, je comprends. Je comprends tout le courage qu’il a fallu pour éduquer un garçon, que dis-je deux garçons (qu’affectueusement tu appelais « mes 1 ½ d’enfant »), tout ce que tu as enduré, tous ces compromis que tu as dû faire pour que je reçoive la meilleure éducation au monde, tous ces plaisirs que tu t’es refusé parce que j’étais là.

Pour tout, je te dis Merci. Des fois même, je me demande s’il n’y a pas un mot plus fort et plus puissant dans la langue de molière pour te dire combien de fois je te dois tout. Il y a quelques années, Corneille a chanté que « le bon Dieu est une femme« . Camara Laye l’a écrit « Toi qui, patiemment, supportais mes caprices, (…) j’aimerais encore être enfant près de toi« . Moi je ne sais vraiment quoi te dire, te chanter, t’écrire, pour te rendre hommage. Maman, tu n’es pas pilote d’avion. Tu n’es ni médecin, ni avocate, mais tu es toi, tu es ma mère.

Quand je cherchais un titre pour cet article, j’ai hésité avant de choisir celui-ci. Papa peut être fâché (même si je ne l’espère pas), mais je tiens à te le dire tout haut: « Maman, tu es ma femme, la première, et je t’aime« . Je te le dis pas assez souvent, je crois. Quelle ironie du sort, non! Tu es une étoile, un guide pour moi. Merci pour ces moments.

Bonne fête maman !

Bonne fête des Mères à toutes les femmes de ma vie !

Bonne fête des Mères à toutes mes lectrices et toutes les femmes du monde!


La crise des 3 E – ça nous connaît au Bénin !

Au Bénin, comme dans la plupart des pays africains, nous sommes fortement dépendants de l’extérieur. Notre riz par exemple, ne cherchez pas loin; il vient tout simplement de l’Orient (Népal, Chine, Thaïlande). Nos vêtements, meubles, voitures, et autres biens, viennent de tout aussi bien de la Chine, du vieux continent que du nouveau Monde. Mais, quand nous en parlons et que nous nous plaignons, nos grands frères qui nous dirigent font la sourde oreille. C’est à se demander si ce que nous faisons au Bénin ne mérite pas d’être valorisé. Longtemps, très longtemps même, nous leur avons demandé de cultiver le label ‘’Made in Bénin‘’ pas seulement pour les autres, mais d’abord et surtout pour nous. Notre dépendance est tellement forte qu’une petite inondation en Asie a une incidence financière sur le riz que nous consommons au 229. Mais, la situation que nous vivons aujourd’hui sur la terre de Gbèhanzin, dépasse tout entendement.

Depuis plusieurs semaines maintenant, mon cher pays le Bénin fait face à une crise qui ne dit pas son nom. Cette crise, moi je l’appelle  »la crise des 3 E : Essence – Electricité – Eau ». Depuis l’arrivée de Muhammadu Buhari au pouvoir au pays du Biafra, l’essence a pris un coût. Le prix du litre à la station n’a pas changé, mais étant donné que la plupart des Béninois sont abonnés à l’essence ‘’Kpayô‘’, c’est là que nous ressentons cette flambée. Le litre qui y était à 400 fcfa, se retrouve en quelques jours à 650 fcfa. Et là encore, c’est quand le vendeur est clément pour ne pas pratiquer les prix de ses concurrents (700 fcfa, voire parfois même 750fcfa). Face à cette situation, les quelques stations-services qui existent dans les grandes villes comme Cotonou et Porto-Novo sont très vite prises d’assaut et les files d’attente pour s’approvisionner ne font que s’allonger. Et dans cette psychose générale, au niveau de la SONACOP (Société Nationale de Commercialisation des Produits Pétroliers), celle-là même qui est chargée officiellement de nous approvisionner, c’est un silence de cimetière lorsque vous passez devant à minuit. Aucune station-service de l’instance nationale ne fonctionne.

Un autre point, celui de l’électricité. Ici encore, nous y sommes très dépendants. Au moins cette fois, ce n’est pas avec le Nigéria, mais plutôt avec le Togo et le Ghana. La CEB (Communauté Electrique du Bénin) nous a toujours démontré que nos divers contrats de fourniture de l’électricité avec nos voisins de l’ouest ne tiennent qu’à un bout de fil. Pourtant, nous avons une centrale électrique qui devrait nous soulager, mais cette dernière n’arrive même pas à alimenter le quartier dans lequel il est implanté. Quelle ironie du sort ! Avant, pour permettre à tous de pouvoir au moins avoir de l’électricité pendant les périodes de délestage, la SBEE (Société Béninoise d’Energie Electrique) donnait des indications relatives aux heures de coupures journalières d’une zone à une autre. Mais cette année, elle a pris la ferme résolution de couper ‘’le jus‘’ sans préavis. Ce n’est que quand tu as un groupe électrogène que tu peux te taguer d’être loti à une meilleure enseigne. Et malgré toutes ces coupures, la facture mensuelle reste toujours salée.

Non loin de l’électricité, l’eau aussi dicte sa loi au peuple béninois. Ici au moins, la SONEB (Société Nationale des Eaux du Bénin) ne nous fait pas autant souffrir que sa consœur. On comprend que les travaux d’extension et de réhabilitation du réseau d’eau potable nécessitent des coupures de temps à autre, mais de là à nous priver d’eau pendant des jours, ce n’est pas du tout sérieux. A Cocotomey où je vis par exemple (à 15 kilomètres de Cotonou), les coupures d’eau sont tellement fréquentes qu’il nous arrive de ne pas avoir de l’eau potable une semaine entière. Heureusement dans certains foyers, les forages et les puits prennent le relais. C’est à croire que tout est fait pour irriter le pauvre contribuable béninois.

Combien de temps cela va encore durer ? J’aimerais bien que mon bon papa vienne me répondre. Avec son tout nouveau slogan de propagande, le ‘’Yinwè‘’, on pensait qu’il avait des solutions, mais visiblement c’est silence radio ; lui-même ne sait vraiment plus à quel saint se vouer. Au moins, ces situations nous auraient servi de leçon : le #Yinwè, n’est pas venu pour nous sauver comme Jésus Christ il y a 2000 ans.


Ce football pour lequel, gamins, nous étions passionnés !

Le football, comme vous le savez, est une religion dans le monde d’aujourd’hui. Ne me demandez pas qui en est le prophète, je ne saurais le dire, tellement ils sont nombreux. En Afrique, et surtout au Bénin, depuis notre plus jeune âge, nous pratiquons un football bien particulier. Si particulier, que l’idée de créer une fédération internationale du football de rue nous avait frôlé l’esprit. Oui, nous retrouvions entre nous, gamins, des Jay-Jay Okocha, des Zinedine Zidane, des Roger Milla,  et que sais-je encore…. Nous étions en effet, en quête de reconnaissance de cette manière de jouer, si descriptive de l’enfance africaine. Pour cela, nous avions décidé d’édifier à l’instar de la FIFA, les règles de notre football enfantin. Et ces règles, elles ne sont que treize. Laissez-moi vous les présenter.

1- Le gros est toujours le gardien. Car dans notre esprit d’enfant, plus tu parais gros, plus tu es apte à remplir le goal.

2- Le match se termine uniquement si tous les joueurs sont fatigués (sauf règle 6).

3- Peu importe le score, l’équipe le dernier but remporte le match.

4- Il n’y a pas d’arbitre. En fait, tout le monde est arbitre.

5- Il y a de faute que si la faute est grave.Pour siffler une faute, il suffit que deux à trois joueurs reconnaissent vraiment la faute, et le tour est joué.

6- Si le propriétaire du ballon se fâche, le match est terminé. (La plus importante de toutes les règles).

7- Les 2 meilleurs joueurs reconnus par tous ne peuvent pas jouer dans la même équipe. Ce sont donc d’office les capitaines des deux formations et alors, chacun choisit ses joueurs.

8- Si tu es choisi en dernier, c’est une humiliation (tu es donc le plus mauvais joueur).

9- S’il y a penalty, le gardien est remplacé par le meilleur joueur de l’équipe.

10- Quand le ballon sort des limites du jeu pour une destination lointaine, c’est le frappeur qui va chercher le ballon.(Il n’y a donc pas quelqu’un de préposé aux relances sur les touches).

11- Le meilleur joueur sur le terrain est toujours dans la même équipe que le propriétaire de la balle, sinon on arrête tout.

12- Pour débuter un match, on disait toujours « priiiiiiiii,que le match commence ! ».

13- Pour distinguer les membres de chaque équipe, une équipe devrait jouer le torse nu.

Ah, quelle est loin derrière nous cette période de la vie ! Et pourtant, on se rappelle d’elle comme si c’était hier. Que ne donnerions-nous pas pour revivre ces moments de joies immenses ! Football enfantin, quand tu nous tiens !


Je viens de cette époque !

Je n’ai que 24 ans, mais mes yeux ont vu beaucoup de choses ! Tournant comme une roue, le monde change à un rythme infernal, laissant derrière lui, joies et peines. Moi, je viens de cette époque où des hommes, des femmes, des événements ont marqué de leurs empreintes indélébiles, l’histoire de l’humanité, notre histoire.

Je viens de cette époque où le terrorisme a été très présent avec les attentats du World Trade Center, celles de Madrid, de Tripoli, de Tokyo et du Moyen-Orient, avec les mouvements tels que lETA, l’Al-Nosra, le Hezbollah, Al-Qaïda (et toutes ses branches), et tout récemment encore, Boko Haram, qui ont fait couler le sang de pauvres populations à travers le monde à cause d’intérêts égoïstes.

Je viens de cette époque, où des maladies comme Ebola, le Chikungunya, la Grippe aviaire et autres se sont faites remarqués, montrant l’insuffisance des moyens humains à lutter pour la survie de notre espèce.

Je viens de cette époque qui a connu de grands Hommes. J’ai vu Nelson Mandela devenir Président de l’Afrique du Sud après 27 ans de prison ; j’ai connu Mère Théresa, la bienheureuse et Saint Jean-Paul II, mes frères religieux ; j’ai connu les génies Bill Gates, Steve Jobs, Tim Berners-Lee et Marc Zuckerberg ; je suis un cousin très éloigné de Michaël Jackson, de Madonna, des Destiny Child, de Benazir Bhutto, d’Ariel Sharon, de Fidel Castro, de Yasser Arafat, d’Oussama Ben Laden, de Saddam Hussein, de Mohamed Kadhafi et surtout de Boni Yayi.

Même si je n’ai pas vu la chute du Mur de Berlin, je viens quand même de cette époque où mes frères de l’Arc-en-ciel ont trouvé un semblant de paix avec la fin de l’apartheid ; j’ai vu l’URSS se disloquer, la guerre du golfe, le génocide rwandais et tout récemment celui du darfour. J’ai surpris la France remporter le mondial de football, et j’ai vu le 1er mulâtre-américain siéger à la maison blanche.

Je viens aussi de cette époque qui a connu la crise des subprimes, la chute de beaucoup de marchés boursiers, le typhon Haiyan, le tsunami de 2004, et surtout les gigantesques tremblements de terres d’Haïti de 2010 et de 2015 au Népal.

Je viens de cette époque que j’appelle « la génération digitale », où les tous petits enfants, à peine à l’âge de marcher, manipulent déjà des smartphones de dernière génération.

Je viens de cette époque où la liberté d’expression n’est pas une réalité dans beaucoup de pays, et où activistes sociaux, journalistes, écrivains, et blogueurs, sont persécutés et pourchassés à travers le monde. Je viens de cette époque où la paix n’existe que dans les expressions verbales.

J’aimerais être de cette époque où, comme le disaient mes frères de 113 et Blacko, « j’lâcherai pas l’affaire, non je ne baisserai pas les bras ; j’y croirai dur comme fer même quand mon cœur s’arrêtera (…) pour que la paix puisse embrasser ce monde juste un jour ».


Élections au Bénin: pourquoi je ne suis pas sûr de voter le 26 Avril prochain !

Le dimanche 26 Avril prochain, le peuple béninois se rendra aux urnes pour choisir ses représentants au parlement. Pour de nombreux candidats, la campagne pour les législatives a déjà commencé et bat activement son plein. Meeting, porte-à-porte, bus de campagne, affiches publicitaires, tout est mis en place pour recueillir les voix des citoyens. Du côté du partage des cartes d’électeurs, avec le cadeau de mon bon papa (qui a décrété la journée du lundi 20 avril, « Journée de la citoyenneté« , chômée et payée), ce n’est pas encore vraiment ça.

D’emblée, je dirai que beaucoup d’électeurs béninois auront du mal à exprimer leur droit de vote lors des élections qui auront lieu en fin de semaine. De nombreuses erreurs, commises sur les cartes d’électeurs (qui franchement en apparence, démontrent une fois de plus l’amateurisme des autorités béninoises), seront à la base de la non-autorisation d’accès aux centres de vote pour de nombreux citoyens. En effet, si je prends mon cas, je ne suis pas sûr de voter le 26 avril prochain. Pas que je n’en ai pas envie. Loin de là, j’aimerais bien accomplir mon devoir civique, et j’ai déjà une idée assez claire du parti politique auquel j’accorderai ma voix. Mais, je ne pourrais pas voter tout simplement parce que dans le fichier national des électeurs de mon cher pays le Bénin, je suis une femme. Je suis donc en train de me rapprocher du même scénario que de celui des élections présidentielles de 2011, où je n’ai pas pu voter pour la même raison. A l’instant où j’ai pris le fameux sésame (pas si précieux que ça en réalité), j’ai tout de suite procédé à la vérification des informations inscrites. Et c’était donc à ma grande surprise que j’ai constaté l’inscription ‘’Féminin‘’ devant mon sexe. Une petite analyse rapide de la situation, m’a conduit à conclure que c’est toujours avec la même ‘’fameuse‘’ Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) que nous irons une fois de plus aux élections. La LEPI du K.O. Comme moi, ce sera le cas de nombreuses personnes, qui pour certains, en lieu et place du sexe qui sera interverti, ce seraient un prénom, un lieu de naissance, ou peut-être même ta nationalité qui seraient mal écrit.

Et pourtant de nombreuses commissions ont été mises en place pour corriger cette liste-là. Qu’ont-elles fait comme travail ces commissions ? Dans de nombreux lieux de retraits des cartes, beaucoup de personnes n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes d’émargement de retrait mais ont des cartes d’électeurs en leurs noms, d’autres par contre n’ont pas retrouvé leurs cartes malgré que leurs noms figurent sur cette liste électorale permanente informatisée, tant d’opportunités de fraudes électorales. Cela prouve encore une fois que le Bénin est un pays où le dilettantisme est le véritable mot d’ordre.

Quel développement pouvons-nous espérer dans de pareilles circonstances ?