5 août 2015

Bénin : quand deux éléphants se battent, c’est le peuple qui en pâtit !

Retenez votre souffle ! Au pays de Béhanzin, quand deux éléphants se battent, c’est le peuple qui en souffre. Pour bien comprendre le concept, je vous donnerai un petit exemple que j’adore tout particulièrement, car celui-là, il démontre clairement comment les décisions sont prises dans ma famille. Chez moi, mon Père, c’est le gouvernement, c’est lui qui exécute les grandes décisions prises par Maman (le parlement, l’Assemblée nationale) pour le bien-être de nous les enfants (le peuple). Que nous le voulions ou pas, nous étions obligés d’obtempérer. Des fois, lorsqu’un tonton (Bailleurs de fonds/PTF) passe à la maison, et qu’il veut nous gratifier de quelques billets, il demande si nous avions été sages. C’est le même scénario au niveau de l’Etat. Le gouvernement exécute les décisions de l’Assemblée nationale, surtout celles qui ont reçu l’appui financier des PTF.

Depuis quelques semaines, la situation qui remue l’univers politique au 229, c’est bel et bien le fameux détournement de l’aide du royaume des Pays-Bas dans le secteur de l’eau avec le Projet pluriannuel d’appui au secteur eau et assainissement (PPEA-II). D’après l’audit international exigé par les Néerlandais pour faire la lumière sur ce dossier, plusieurs milliards de francs CFA initialement destinés à l’amélioration de la fourniture en eau potable dans de nombreuses zones reculées du Bénin, ont été déroutés par certaines personnes pour qui la notion de biens publics n’est qu’une notion sans valeur. De hauts fonctionnaires, avides de pouvoir et d’argent, ont emprisonné l’eau du peuple béninois. De tous les noms cités dans cette affaire, figure en bonne place, celle de l’ex-ministre en charge des ressources en eau, Barthélémy Kassa aujourd’hui député à l’Assemblée nationale du Bénin, jouissant ainsi d’une immunité parlementaire. Mais comme nous vivons dans un pays où chaque fois qu’une affaire douteuse est révélée au grand jour, la citation préférée des ‘’chefs‘’, la fameuse « Je ne suis au courant de rien » devient la chose du pays la mieux partagée, les uns et les autres restent là à se regarder, l’Assemblée nationale s’interrogeant sur le bien-fondé de la demande de levée d’immunité parlementaire du célèbre député (finalement pas si honorable que ça) que le gouvernement lui a adressée pour permettre au judiciaire d’entendre ce dernier. Et pendant que ce jeu de ping-pong se déroule, ce sont les pauvres enfants de Plèkètè, de Wawata ou encore de Gogounou qui souffrent de l’absence de cette eau potable. Dans tous les cas, lorsqu’ils finiront de jouer leur musique, ce sera à nous de danser sur les airs mélodieux. Mais là encore, la situation ne risque pas vraiment de changer car la masse qui élit est analphabète et ne comprends pas grand-chose aux véritables enjeux de développement. Le seul langage qu’ils comprennent, c’est celui des deux sacs de riz que les politiciens leur distribuent à la veille des échéances électorales. Mais bon, j’ai dit cela, j’ai rien dit !

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Commentaires

Koudjo Tokpanou
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Et oui et c'est parce qu'il s'agit des fonds d'un pays comme les pays Bas, que l'affaire remue ciel et terre. Si les fonds provenanient des `` Pays d'en Haut`` nos poropres ressources, ils allaient bouffer sans rien craindre, car 'est l'argent de nous tous, donc sans propriétaire. Heureusement que les hommes ''d'en bas ''veillaient aux grains.

cyprianolaw
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Absolument mon frère. Tu as tout dit! En tout cas, on verra bien comment cette histoire va se terminer!