16 avril 2015

Électorales béninoises : Quand la campagne devient source d’accidents !

Il n’est pas rare, je dirai même qu’il est très coutume chez nous au 229, d’assister à des scènes incroyables durant les périodes électorales. Entre le porte-à-porte des candidats et le partage de sac de riz sur la place du village, tous les moyens sont bons pour demander le vote des populations. Mais quand la période de campagne devient source d’accidents de circulation, c’est une autre affaire. Dans les grandes villes comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi et autres, tous les emplacements sont idéals pour placarder les affiches des futurs élus du peuple. Troncs d’arbres, véhicules roulants, espaces publics, panneaux publicitaires, murs de maisons. Tout y passe, ne laissant nulle place où les affiches ne passent et repassent. Mais le plus surprenant dans cette situation, c’est surtout les panneaux de signalisation et les feux tricolores qui sont mis à contribution pour la campagne électorale.

La prochaine fois que vous vous arrêteriez à un carrefour ou sur une grande artère, jetez un coup d’œil rapide sur les panneaux de signalisation à Cotonou. Vous trouverez au moins une ou deux affiches qui vous empêcheront de voir la couleur du feu de signalisation. Surtout encore que la moitié des feux tricolores de Cotonou ne fonctionnent pas (ça c’est un autre débat que nous mènerons plus tard), ce sont les visages toujours souriants des candidats (pourquoi ? je me le demande) qui vous répondront. Lorsque les feux et les panneaux de signalisations sont inexistants, c’est de nombreux cas d’accidents de circulation que nous enregistrons. Maintenant si ces derniers sont disponibles et qu’ils sont détournés, le résultat ne peut guère être différent. Et c’est ce que nous voulons éviter.

S’il est vrai que l’un des principes de la démocratie, c’est la tenue d’élections libres et transparentes et tout ce qui va avec, ce n’est pourtant pas une raison valable pour utiliser les biens publics à des fins personnelles sous prétexte qu’on bat campagne. Parce que pour moi, badigeonner les feux tricolores et autres objets publics, c’est détourner le bien public à des fins personnelles, des fins de propagande. Ces nombreux feux et panneaux de signalisations ont été conçus pour contribuer à la sécurité des citoyens. Mais malheureusement, ils sont de plus en plus utilisés pour mettre en péril la vie des pauvres citoyens, une vie qui n’a pas de prix. Les autorités administratives doivent prendre leurs responsabilités pour réglementer d’une certaine manière l’utilisation des moyens publicitaires aux fins de campagnes électorales par des arrêtés municipaux. Parce que de toutes les manières, la vie humaine est plus importante que des élections. A bon entendeur, salut !

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